Les prisonniers de l’usine de la viscose d’Échirolles
La Société nationale de la Viscose est une importante entreprise qui produit à Échirolles des textiles artificiels. À la Libération, le retour à une activité normale passe par la réussite de la réintégration des prisonniers de guerre, des requis du STO, des volontaires de la Relève et des déportés. La direction de l’usine apporte donc un soin particulier à l’accueil des rapatriés. Elle met en place un comité d’accueil, attribue des allocations et encourage les actions menées par le comité d’entreprise.
Le 22 juillet 1945, un déjeuner est offert aux seuls anciens prisonniers et déportés parmi le personnel. Trent-huit salariés y participent, sur les soixante-cinq que compte l’usine. On note ici un clivage entre le traitement des travailleurs requis de la Relève et du STO, qui ne sont pas conviés au déjeuner, et leurs collègues prisonniers, honorés et valorisés au même titre que les déportés politiques. Le plan de table a été élaboré de façon à faire se côtoyer un déporté et un prisonnier pour mieux symboliser leur fraternité au sein de l’entreprise.