La politique de collaboration
Grâce à un protocole signé avec l’Allemagne le 16 novembre 1940, Vichy installe à Berlin une mission, le Service diplomatique des prisonniers de guerre, et y nomme Georges Scapini ambassadeur. La France se substitue ainsi aux États-Unis, puissance neutre désignée par la Convention de Genève, pour s’occuper de ses soldats.
Les négociations sur les prisonniers sont un bon exemple de la stratégie de collaboration de la France et de ses dangers. Les prisonniers de guerre deviennent dès 1941 un outil de propagande pour gagner les faveurs de l’opinion publique, noyée sous le flot des images et slogans de la presse collaborationniste. Les contrats de travail proposés aux officiers de réserve, la « transformation » des captifs en travailleurs libres placent les prisonniers dans une situation ambiguë, source de conflits à l’intérieur même des camps.