La vie spirituelle
La détresse psychologique engendrée par la captivité renforce la pratique religieuse, source de réconfort pour les uns, occasion d’un approfondissement de leur foi pour les autres. La présence sur le terrain de prêtres et de pasteurs en nombre, eux-mêmes prisonniers, favorise cet élan, de même que la création et les interventions de l’Aumônerie générale des prisonniers de guerre. Créée en septembre 1940 par le cardinal Suhard, archevêque de Paris, celui-ci en confie la charge à l’abbé Rodhain. L’instance est officiellement reconnue par le gouvernement de Vichy le 3 février 1942.
L’aumônerie est respectée dans le camp, appuyée par les hommes de confiance, qui obtiennent des autorités allemandes un cadre acceptable à l’exercice du culte, faveur refusée aux prisonniers juifs. Les offices se tiennent dans des baraques transformées en chapelles, décorées avec ferveur par les prisonniers. Certains autels comptent au nombre des œuvres d’art réalisées dans les camps. De grandes messes en plein air, des processions, attestent de l’ancrage de la vie spirituelle dans les camps.