Les Frontstalags et les prisonniers français issus des colonies
Implantés en France, les Frontstalags constituent le premier lieu de détention des soldats avant leur transfert outre-Rhin. Ils demeurent, après leur départ, le lieu de détention de la plupart des prisonniers issus des colonies. En avril 1941, on dénombre 22 Frontstalags pour 69 000 « indigènes », principalement nord-africains et sénégalais. Ces derniers sont affectés à des détachements de travail dans les charbonnages, l’agriculture, les forêts et le bâtiment et parfois même employés dans les usines d’armement.
À partir de janvier 1943, la Wehrmacht mobilisant tous ses moyens sur le front de l’Est, les Allemands sollicitent le gouvernement français pour la garde de certains Frontstalags. Les anciens officiers des troupes indigènes deviennent leurs geôliers, situation inédite accroissant le sentiment d’injustice de ces soldats, au sort très largement méconnu.