Impressions du retour
En avril 1945, la SNCF commande au jeune photographe Willy Ronis, qui deviendra un des grands noms de la photographie humaniste après la guerre, un reportage sur le retour des prisonniers. Des notes prises au jour le jour dans son agenda permettent de retracer son itinéraire qui l’entraîne successivement à la Gare de l’Est, à Longuyon, à Metz, ou encore à la Gare d’Orsay, lieu de rassemblement de tous les rapatriés.
Willy Ronis photographie les premiers instants des prisonniers rapatriés dans les gares ou dans les centres d’accueil et parvient à restituer leur joie, mais aussi leur désarroi face à l’agitation qui y règne. Cependant, le retour tant espéré dans les familles n’est pas toujours facile. La santé et le caractère des prisonniers ont été altérés par les épreuves, ce qui peut compromettre pour le couple les chances de reprendre une vie normale. Bien que la législation fasse obligation aux employeurs de réembaucher les prisonniers de guerre, la situation économique du pays rend difficile leur réinsertion professionnelle.