Le travail
Les captifs sont avant tout une manne à exploiter, au service de l’économie de guerre allemande. 95% d’entre eux vont être répartis dans quatre-vingt-deux mille Arbeitskommandos ou détachements de travail.
Les Kommandos agricoles sont dans un premier temps les mieux pourvus en main-d’œuvre. Un glissement des besoins s’opère à partir de 1942 vers les Kommandos industriels et miniers, alors que les premiers revers en Russie laissent entrevoir une guerre longue, nécessitant la mobilisation « totale » des forces allemandes pour le combat sur ce front. Les contraintes de rendement durcissent la situation des prisonniers. Les officiers et sous-officiers, en principe exemptés de travail par la convention de Genève, sont sommés de participer à l’effort de guerre.
Plus généralement, le travail à l’extérieur du camp offre une plus ou moins grande liberté de mouvement, souvent vécue par les prisonniers comme un facteur d’émancipation. Il favorise aussi de fait une certaine proximité avec le peuple allemand, qui pourra influer sur la décision prise par certains d’être transformés en « travailleurs libres ».