Terrible printemps 1940
Madeleine a 15 ans quand Hitler lance la Blitzkrieg, « guerre éclair », sur la Belgique. Un exode sans précédent s’effectue depuis le nord et l’est de la France, puis depuis Paris et Lyon. Les parents Riffaud sont envoyés à Caen par leur Académie. La jeune fille part sur la route du Limousin, avec ses grands-parents, pour se réfugier non loin d’Oradour-sur-Glane. Des avions de combat, les Stuka, survolent les colonnes de civils chargés de bric et de broc… et font feu. Madeleine est une première fois survivante et révoltée. Pourquoi tirer sur de pauvres gens perdus et désarmés ?
L’automne arrive, Madeleine remonte vers Folies dans une France désormais coupée en deux. Le voyage est très dur : le train de rapatriement est bondé et son grand-père, atteint d’un cancer de la hanche, souffre atrocement. Dans les ruines de la gare d’Amiens disparue sous les bombes de la Luftwaffe, il ne peut plus marcher. À 16 ans à peine, Madeleine est la chef de famille : c’est à elle de
traverser les lignes de soldats allemands stationnés là pour aller chercher un brancard au poste de la Croix-Rouge. Comme tous les soudards du monde qui voient passer une petite jeune devant leur nez, ils s’amusent. Elle, elle a peur. Leur chef arrive, les rappelle à l’ordre, et donne à Madeleine un magistral coup de pied aux fesses.
Pour la première fois, elle pense qu’elle va les chercher, ces personnes qui résistent à l’occupant… et les trouver.
"Les occupants devraient toujours penser à une bonne chose : c’est qu’on fabrique plus de résistants, de maquisards et tout ça par un bon coup de pied au cul que par d’autres choses.
Des petites choses comme ça, l’humiliation, ce n’est pas possible de l’admettre. En tout cas, moi, petite, je ne l’admettais pas."