Madeleine Riffaud, Résistante

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Faire comme si de rien n'était... ou choisir son camp

Au retour de l'exode, Madeleine fait sa rentrée à Amiens. Les murs de la ville sont couverts d'affiches à la gloire des soldats allemands, placardées par les services du régime de Vichy.

Le pays est occupé, ses habitants sont dépossédés de tout, ils endurent pénuries de nourriture, de carburant, de bois de chauffage, de charbon...

A la radio officielle, Radio Vichy ou Radio Paris, le maréchal Pétain et ses sbires martèlent : "Vous êtes un peuples de vaincus. Soyez courtois avec l'occupant."

En cette année 1941, la radio clandestine, elle, parle des milliers de mineurs, au nord, en grève et bien déterminés à soustraire à l'effort de guerre allemand autant de charbon que possible. Tout n'est donc pas perdu pour qui veut se battre ! Mais les risques sont énormes. Le bouche-à-oreille et Radio Londres parlent également des premières répressions, arrestations, tortures et déportations. 

Ces gens qui résistent, Madeleine n'a qu'une idée en tête : les trouver et les rejoindre. Mais comment faire, à 16 ans ? Et puis, le grand-père, séparé de sa petite-fille adorée, ne supporte pas l'Occupation. Il se laisse mourir. Et la jeune fille, dans cette ambiance, où il fait très froid, où il n'y a rien à manger, où elle n'en peut plus d'entendre la voix du "Maréchal Ducono", comme disait Desnos, tombe malade, d'une tuberculose qui la suivra toute sa vie.