La peur des bombardements
L’exode des populations a pour une part significative été motivé par la crainte du soldat allemand et la menace de bombardements meurtriers et destructeurs. Empreints des souvenirs de 1870 et de la Grande Guerre, les Français qui fuient les zones de combat redoutent la soldatesque, le « boche », une horde barbare capable des pires exactions.
Ils craignent aussi à juste titre les bombardements, dont ils savent depuis la guerre d’Espagne qu’ils n’épargnent pas les civils. Dès le début de l’offensive, des dizaines de gares et d’aérodromes sont pris pour cible, comme à Bron au petit matin du 10 mai. Le 17 juin à Rennes, le bombardement d’un train de munitions emporte tout à la fois la gare et les personnes présentes, occasionnant près d’un millier de victimes.
Le mitraillage des colonnes de réfugiés par les stukas allemands, enfin, rend effroyables les conditions de l’exode. La peur est telle qu’avec l’entrée en guerre des Italiens, nombreux sont les Français qui, se sentant pris en étau, affirmeront à tort avoir subi les assauts de l’aviation mussolinienne.