De lourdes pertes
Les études récentes estiment à 58 000 le nombre de militaires tués entre le 10 mai et le 30 juin, contre 30 000 côté allemand. Ce bilan très lourd témoigne de la dureté des combats, mais reste éloigné du chiffre de 100 000 morts encore en vigueur dans les années 2010. Durant la campagne, les troupes allemandes se livrent également à des exactions contre les soldats et les populations civiles. Le Nord et le Pas-de-Calais paient un tribut particulièrement lourd avec près de 98 civils exécutés à Aubigny-en-Artois, 80 à Oignies, etc.
Si des crimes de guerre sont commis contre des soldats d’origine européenne, ils sont sans commune mesure avec le sort réservé à certains soldats des colonies françaises de l’Afrique subsaharienne. Entre 1 500 à 3 000 tirailleurs dits « sénégalais » sont exécutés par les troupes d’invasion allemandes. Témoins de l’impact de l’idéologie nationale-socialiste, ces massacres adoptent souvent les codes d’une « chasse » au soldat noir, transformé en gibier, puis délesté de tous moyens d’identification et privé de sépulture.