L’accueil des réfugiés
Les représentations de l’exode renvoient le plus souvent à une foule indistincte, or celle-ci change de visage en fonction de la géographie et de la chronologie des combats. Environ 1,5 millions de Belges et 50 000 Luxembourgeois déferlent à partir du 12 mai sur les routes françaises, bientôt rejoints par les populations du nord de la France. Jusqu’au 28 mai, date de la reddition de la Belgique, et avant que les Français eux-mêmes ne deviennent des exilés de l’intérieur, villes et villages paraissent absorber les flots de réfugiés.
Le raid de la Luftwaffe contre Paris le 3 et la percée allemande des 5 et 6 juin déclenchent une première déferlante. Puis, la nouvelle du départ du gouvernement provoque la ruée sur les routes et toute circulation devient rapidement impossible, entre le 11 et le 14 juin, dans le triangle délimité par Melun, Sens et Pithiviers. L’entrée en guerre de l’Italie le 10 juin provoque à son tour des départs des régions méridionales vers le Sud-Ouest. Entre le 14 et le 24 juin de nouveaux flux convergent vers Lyon, puis vers le sud et le Massif central.