La crise de l’après-offensive
Une crise ministérielle majeure éclate, à Paris comme à Londres, à la veille de l’offensive allemande. Induite par la campagne de Norvège, elle provoque le départ de Neville Chamberlain au profit de Winston Churchill et conduit Paul Reynaud à remanier, le 9 mai au soir, son gouvernement.
Aux lendemains de la capitulation éclair des Pays-Bas, le 15 mai, les certitudes de la classe politique sur la suprématie de l’armée française s’effondrent. Le généralissime Maurice Gamelin est remercié le 19 et remplacé par Maxime Weygand. Pour soutenir le moral des Français, Paul Reynaud nomme le vainqueur de Verdun, Philippe Pétain, vice-président du Conseil.
Tandis que les membres du gouvernement se rendent à Notre-Dame-de-Paris pour invoquer la protection divine, des boucs émissaires sont désignés : l’armée Corap, impuissante à contenir les panzers du général Guderian sur le front de Meuse, le roi des Belges Léopold III qui, sans en référer à ses alliés, se rend sans condition le 28 mai, ouvrant la route de Dunkerque aux divisions allemandes.