La violence des combats
Dans l’après-guerre se construit le mythe d’une promenade militaire allemande à travers un pays sans défense. Pourtant, en dépit d’ordres incohérents et contradictoires, les soldats français se sont battus, opposant à leurs ennemis une résistance opiniâtre. « Pendant trente-trois jours depuis le 10 mai, nous avons échappé 500 fois à la mort » écrit Marcel Monnier, fait prisonnier le 12 juin dans la Meuse.
La défaite de mai-juin 1940 ne résulte pas d’un manque de combativité, mais de facteurs militaires classiques : des troupes étirées en lignes trop minces face aux Ardennes, l’envoi des unités les plus modernes en Belgique et Hollande, des communications trop lentes, des blindés et une artillerie disséminés.
Si elle est brève, la campagne de France est marquée par un niveau de violence élevé qui touche en premier lieu les soldats, rejaillit sur les populations civiles et dont témoignent les bombardements et destructions matérielles du Nord et de l’Est.