Introduction - Génération quarante
Le 10 novembre 1939, un peu plus de deux mois après l’entrée en guerre de la France, une jeune fille de 15 ans entreprend à Lyon l’écriture de son journal. Des années plus tard, le retrouvant par hasard niché au sommet d’une armoire, Denise Domenach-Lallich dit avoir été, en le lisant, sidérée par la violence de sa jeunesse.
Cette violence, inhérente aux temps de guerre, concerne ici la génération de celles et ceux pour lesquels le rêve d'une paix perpétuelle avait été formulé au lendemain du premier conflit mondial. Les jeunes de 1940, adolescents ou jeunes adultes au cours des quatre années d’occupation, ont été élevés dans le souvenir de leurs aînés, sacrifiés pour qu’ils vivent dans un monde exempt de guerre.
Bientôt soumis à d’incessants mots d’ordre et sollicitations, étudiants, jeunes ouvriers, jeunes agriculteurs, jeunes des classes aisées et populaires composent en 1940 un groupe hétérogène, appelé à être transformé par l’expérience de la guerre et de l’Occupation.