Dernières lettres de fusillés
Arrestations, tortures, exécutions, rafles, déportation font partie des risques encourus par tous ceux qui s’opposent. Elles s’abattent aussi parfois de façon arbitraire sur d’autres n’ayant rien fait, victimes de mesures de représailles de la part de l’occupant, ainsi les raflés du 1er mars 1943 à Villeurbanne, parmi lesquels figurent de nombreux jeunes gens.
Si la résistance, pour les plus jeunes, commence parfois comme un jeu, la quête de sens, l’idéalisme, l’esprit de fierté patriotique, l’opposition chrétienne au nazisme et un certain goût de l’aventure rendent possible pour beaucoup le passage à l’acte, en toute connaissance de cause du danger. Les dernières lettres de fusillés rendent compte de la jeunesse et du désir d’absolu de ces combattants. Confiant à ceux qu’il aime ses raisons de vivre et de mourir, le jeune fusillé clame l’amour de sa patrie et fait de sa dernière lettre « une arme ultime pour un combat posthume », comme l’écrit Pierre Laborie.