Premiers gestes de défi
Si les jeunes en 1940 partagent généralement l’opinion de leurs parents avec un sentiment de reconnaissance envers le Maréchal, leur vision évolue au gré des événements politiques. La toute première résistance s’exprime souvent par des gestes de défi : graffitis, chahuts, lancers de tracts, port d’insignes juifs fantaisistes, manifestations patriotiques, etc. 14 juillet et 11 novembre deviennent le théâtre de rapports de force en montrant la capacité de la Résistance à mobiliser malgré les interdictions.
Manifester, c’est aussi faire entendre une parole différente et diffuser tracts et journaux de la Résistance. Au sein de la masse des écrits clandestins, le papillon (mini-tract dupliqué en grande nombre) est majoritairement l’œuvre des organisations de jeunesse. Les étudiants jouent un rôle souvent remarquable, mais ne représentent qu’une frange minime de la jeunesse. Ecoliers, étudiants, ouvriers, paysans, employés, leurs réactions et engagements adoptent des formes variées qui sont celles de leur classe d’âge et de leur milieu.