L’affaire Dreyfus
« Être dreyfusard c’est croire qu’en se battant pour une cause, on finit par connaître et par faire triompher la vérité. »
Pierre Vidal-Naquet
En octobre 1894, Alfred Dreyfus, jeune et brillant officier français d’origine juive, est accusé d’espionnage au profit de l’Allemagne et arrêté. Fin 1894, il est condamné à la dégradation militaire et au bagne. Sa déchéance a lieu dans la cour d’honneur de l’École militaire de Paris le 5 janvier 1895 et il est envoyé aux travaux forcés.
Cette affaire va marquer profondément l’opinion et diviser les milieux intellectuels et politiques. Les débats sont virulents, deux camps se forment et s’affrontent : les « antidreyfusards » et les « dreyfusards ». Les antidreyfusards sont globalement conservateurs et nationalistes, pensent que l’honneur de l’armée et l’intérêt national doivent primer sur la personne. Les dreyfusards sont républicains et prônent la laïcité. Ils considèrent que la vérité et les droits de l’Homme doivent l’emporter sur la raison d’État et sur l’armée.
Les familles de Jean-Pierre Vernant et de Pierre Vidal-Naquet, prennent fait et cause pour Dreyfus. L’affaire Dreyfus, élément fondateur de l’histoire contemporaine, contribue à forger la posture intellectuelle et politique des deux hommes.