Le visage du passé
La Grande guerre avait imposé un hommage aux Morts par des monuments dans chaque commune. Cette tradition est reprise dès 1945 pour honorer les victimes civiles et militaires. Elle se déploie aussi sous forme de plaques commémoratives ou plaques de rues, dont la géographie reflète celle des lieux de souffrances, d’arrestation ou d’exécution. C’est leur présence étonnamment discrète dans la ville qu’interroge Frédéric Bellay dans l’album « Ici ». Sur les indications d’un témoin, ancien résistant ou déporté, une plaque est photographiée de jour, puis son environnement est capté en infrarouge la nuit. De la confrontation des images, des échanges avec les témoins entretemps disparus surgit un émouvant dialogue entre hier et aujourd’hui.