La famille Demetrio a été successivement internée aux camps de Rivesaltes, Gurs, Noé et Saliers.
Pierre Demetrio s’est évadé du camp de Saliers en 1943 avec un de ses frères. Lors de leur évasion, ils seront pris par un détachement allemand et déportés au camp de Buchenwald. Seul Pierre reviendra en 1945. Le reste de la famille quittera le camp de Saliers au moment de la Libération.
Roger raconte : « Ils nous ont assigné à résidence en Corrèze. A l’époque, nous avions des roulottes et des chevaux. Et puis, un jour, ils sont venus nous chercher et nous ont mis dans les camps de concentration. On a dû laisser nos roulottes et nos chevaux là-bas et on ne les a jamais récupérés. Ils nous ont pas expliqué pourquoi on allait dans ces camps. »
En 2007, l’exposition « Peuple tsigane, le silence et l’oubli » relatait l’internement dans des camps français de près de 6000 Tsiganes entre 1940 et 1945. Au cœur du parcours figurait le travail, artistique et historique, du photographe Mathieu Pernot auprès des anciens rescapés du camp de Saliers. Désireux d’affirmer la place de la photographie contemporaine dans la vie de l’institution et ainsi contribuer à documenter l’histoire des camps d’internement français, le musée a souhaité faire entrer dans ses collections treize de ces portraits, agrémentés de cartographies et de témoignages audio.
Informations techniques
Tirage argentique
Roger Demetrio, Lille, 1999 ;
Mathieu Pernot (né en 1970)