Joseph, Caroline et Léonie Duville ont été arrêtés à Levroux dans l’Indre. À l’exception de Caroline, qui s’est échappée du camp de Rivesaltes, tous les membres de la famille ont été internés aux camps de Rivesaltes et de Saliers jusqu’à la Libération.
Dans son procès-verbal d’arrestation établi le 14 janvier 1943 à la gendarmerie de Florac en Lozère, on lit « C’est par manque de nourriture que je me suis évadée du camp de Saliers ».
Léonie raconte : « Nous nous trouvions à Levroux dans l’Indre quand nous avons été arrêtés par les gendarmes. On nous disait qu’on nous prenait pour aller faire des vendanges. Eh ben, on les a trouvées bien longues ces vendanges (…) quand on est rentré, on n’avait plus rien. Alors il a fallu se débrouiller et on est reparti à zéro avec la misère en plus. »
En 2007, l’exposition « Peuple tsigane, le silence et l’oubli » relatait l’internement dans des camps français de près de 6000 Tsiganes entre 1940 et 1945. Au cœur du parcours figurait le travail, artistique et historique, du photographe Mathieu Pernot auprès des anciens rescapés du camp de Saliers. Désireux d’affirmer la place de la photographie contemporaine dans la vie de l’institution et ainsi contribuer à documenter l’histoire des camps d’internement français, le musée a souhaité faire entrer dans ses collections treize de ces portraits, agrémentés de cartographies et de témoignages audio.
Informations techniques
Tirage argentique
Léonie Duville, Tauxigny, 1999 ;
Mathieu Pernot (né en 1970)