Les jeunes dans la France libérée
La libération tant attendue suscite des sentiments contradictoires. L’exaltation des débuts est émaillée de violences que font naître la soif de justice et de vengeance. Elle cède bientôt la place à de lourdes déceptions. L’après-guerre n’orchestre pas la révolution que beaucoup avaient appelée de leurs vœux. Gouvernement et Parlement français se refusent ainsi à abaisser l’âge de la majorité, tout en reconnaissant l’apport décisif des jeunes à la Résistance.
Pourtant l’enfance et la jeunesse sont au cœur des préoccupations et des espoirs de la France libérée, qui place en eux, comme en chaque phase de son histoire, la reconstruction et la réhabilitation du pays. Le regard de la société sur les jeunes commence à se modifier sous l’influence du programme du Conseil national de la Résistance, mais la « génération 40 » n’en tirera pas les bénéfices. Les combats menés, débouchant sur une véritable émancipation, ne seront une réalité que pour la génération de leurs enfants.