Mourir en Normandie
Au cours des cents jours de la bataille de Normandie, la violence exercée par les principaux belligérants exprime une volonté de destruction massive de l’ennemi. Le feu emporte tout sur son passage, ne dissociant guère les militaires des civils, les hommes des animaux.
Des plages de la Manche et du Calvados jusqu’aux ruines du Havre, près de 155 000 victimes civiles et militaires sont dénombrées. Les vergers, en partie ravagés, sont quant à eux recouverts des carcasses de vaches et de chevaux. Une perte notable pour une région tournée en grande partie vers l’élevage. Pour tous ceux qui furent plongés dans cet enfer, l’odeur de la mort reste indissociable de cet été 1944.
Alors que les civils enterrent leurs morts, Alliés et Allemands disposent d’unités spécialement formées à cet effet. Les vaincus battant systématiquement en retraite, c’est aux vainqueurs que revient la tâche de regrouper, d’identifier et d’inhumer les soldats tombés sur le sol normand. La campagne se couvre d’un grand nombre de cimetières militaires provisoires jusqu’à ce que les corps soient rapatriés ou transférés vers de grandes nécropoles nationales.
Les victimes de la bataille de Normandie
Tués | Disparus | |
Américains | 31 500 | 2 055 |
Britanniques | 17 800 | 1 537 |
Canadiens | 5 000 | 270 |
Allemands | 80 000 | 7 000 |
Civils | 19 800 | 1 100 |
Autres nations | 750 | 20 |
TOTAL | 154 850 | 11 982 |