Britanniques et Canadiens piétinent devant Caen
Objectif de la 3e division d’infanterie britannique pour la journée du 6 juin 1944, la prise de la ville de Caen ne sera effective que six semaines plus tard. Ce décalage laisse entrevoir l’intensité des combats qui se déroulent entre les troupes anglo-canadiennes et les divisions blindées allemandes. L’attente d’un second débarquement dans le Pas-de-Calais retient en effet Hitler jusqu’à la mi-juillet d’en retirer les troupes et l’encourage à concentrer ses forces autour de Caen qui devient le pivot de la bataille de Normandie.
Une véritable guerre de positions s’instaure au nord et à l’est de la ville où les divisions britanniques ne cessent de harceler un ennemi déterminé à tenir. À l’ouest, les Canadiens sont engagés dans une lutte sans merci face aux éléments de la 12e SS-Panzerdivision. Les tentatives alliées visant à contourner la ville par le sud restent longtemps infructueuses. Le 9 juillet, les premiers éléments canadiens pénètrent au nord-est de la ville. Il faut cependant attendre le 19 juillet pour aboutir à une libération totale. Pour y parvenir, le haut-commandement allié n’hésite pas à détruire la ville médiévale bâtie au XIe siècle par Guillaume le Conquérant.
Entre le 6 juin et la mi-août, on compte près de 3 000 victimes civiles dans la Manche et environ 8 000 dans le Calvados engendrées par les bombardements aériens.