Le débarquement de Provence
D’abord envisagé comme une diversion utile à Overlord, le débarquement de Provence devient à l’occasion de la conférence de Téhéran, en novembre 1943, le deuxième élément d’une gigantesque prise en tenaille. Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, une division aéroportée anglo-américaine est parachutée dans l’arrière-pays situé entre la Presqu’île d’Hyères et la ville de Cannes, tandis que des commandos américains, canadiens et français détruisent les batteries côtières. Le 15, une première vague d’assaut de divisions américaines, puis des troupes blindées françaises débarquent, atteignant tous leurs objectifs dès le 16 au soir.
Moins célébrée que le débarquement en Normandie, l’opération Anvil-Dragoon offre la particularité d’unir tous les libérateurs : aux côtés des trois chefs anglo-saxons qui ont la responsabilité d’ouvrir la voie avec les opérations amphibies, la majorité des forces terrestres est fournie par l’armée française d’Afrique, dite armée B, composée d’Algériens, de Sénégalais, de Tunisiens et de Marocains, rappelée d’Italie par De Gaulle et confiée au général De Lattre. La Résistance joue aussi pleinement son rôle, multipliant depuis des semaines sabotages et coups de main dans le sud-est de la France et facilitant grandement l’avancée des troupes.
Cette victoire annonce la libération rapide des villes situées le long de la route Napoléon et de la vallée du Rhône, avant que les troupes américaines et françaises n’entrent ensemble dans Lyon le 3 septembre 1944. La jonction entre les forces débarquées en Normandie et en Provence se produit 9 jours plus tard dans le village de Nod-sur-Seine, au nord de Dijon.