Chambois, « le couloir de la mort »
La bataille de la poche de Chambois (ou Falaise) est improvisée en raison des succès alliés et des échecs allemands. Du 16 au 21 août 1944, la fermeture progressive de cet étau nécessite une coordination exemplaire entre les forces alliées. Voyant se profiler la débâcle allemande, le général Omar Bradley écrit : « C’est une occasion qui ne se présente qu’une fois dans un siècle. Nous sommes sur le point de détruire toute une armée allemande. »
Américains, Canadiens, Britanniques, Français et Polonais pressent l’ennemi au cœur d’une plaine entourée de collines, depuis lesquelles l’artillerie alliée tire sans interruption. Cette poche est un véritable goulot meurtrier où succombent de 6 000 à 8 0000 Allemands et sont piégés des milliers de véhicules militaires. Cependant 100 000 soldats réussissent à en réchapper.
Le 21 août, une fois la bataille terminée, le paysage qui s’offre aux témoins restés sur place est apocalyptique. Le général Eisenhower décrit les environs de Chambois en ces termes : « J’y découvris des scènes que seul Dante aurait pu décrire. Sur des centaines de mètres on ne marchait littéralement sur rien d’autre que de la viande morte, en putréfaction. »