La religion
Désignées comme juifs par les lois de Nuremberg, des centaines de chrétiens, catholiques et protestants, mais aussi des personnes se déclarant sans confession, sont internées à Theresienstadt. Peu après son arrivée, Arthur Goldschmidt parvient à rassembler dans le grenier d’une caserne quelques-unes de ses connaissances pour une lecture de l’Évangile suivie d’un cantique.
Cette petite communauté protestante grandit semaine après semaine, au sein d’un ghetto où les chrétiens sont cependant peu nombreux et où le culte juif, lui-même, n’est que toléré par les Allemands. Ses démarches auprès du président du Conseil des anciens rendent cependant possible la mise à disposition d’une salle pour le culte protestant puis catholique en octobre 1942. Les offices restent semi-clandestins jusqu’en 1943, puis sont officiellement tolérés par la SS.
Arthur Goldschmidt assure les fonctions de pasteur jusqu’à la libération du camp. Ses dessins rendent compte de la coexistence des différentes confessions : un mariage juif célébré dans un grenier, une cérémonie funéraire chrétienne, accompagnent la représentation d’une Sainte Famille ou le visage d’un priant. Mais, la manifestation de sa foi est surtout perceptible dans le regard qu’il porte sur les habitants de Theresienstadt.