La vie culturelle
La richesse de la vie culturelle à Theresienstadt est perceptible à travers les dessins d’Arthur Goldschmidt. Un peintre devant son chevalet, un concert dans un café, le profil d’un violoncelliste, une assemblée réunie pour écouter un conférencier, le portrait d’un homme attablé devant son encrier, comme les dessins de Goldschmidt eux-mêmes, disent le large éventail des activités suivies ou pratiquées par les internés.
Cette vie culturelle et artistique intense commence dès la fin de l’automne 1941, avec l’arrivée des premiers déportés, parmi lesquels se trouvaient des artistes et des musiciens. Une section des Loisirs, la Freizeitgestaltung, se charge très vite de l’organisation des conférences, des spectacles et des activités sportives. Tolérées dans un premier temps par les nazis qui y voient un moyen de maintenir le calme, ces activités seront ensuite encouragées par eux à des fins de propagande.
Utilisée pour propager le mythe du ghetto modèle, la vie culturelle à Theresienstadt n’en atteint pas moins un niveau exceptionnel. De grands compositeurs, des chefs d’orchestre de renom, des instrumentistes virtuoses, des dramaturges, des comédiens de talent vont créer des œuvres dans un climat de relative liberté et de totale insécurité. Marquées par la pauvreté des moyens disponibles et sans cesse bouleversées par la mort ou la déportation de leurs participants, ces réalisations artistiques disent la résistance spirituelle des internés de Theresienstadt face à l’horreur de leur situation.