Juif selon les lois de Nuremberg
Né à Berlin le 30 avril 1873, Arthur Goldschmidt est conseiller à la cour d’appel de la ville de Hambourg, pour laquelle il règle de nombreux conflits portuaires et maritimes. Issu d’une famille juive convertie au protestantisme, il est mis à la retraite d’office en 1933 du fait de la loi nazie sur le « rétablissement de la fonction publique », dont le but était l’exclusion des fonctionnaires juifs ou « demi-juifs ».
Ayant comme tous les jeunes gens de la bourgeoisie du 19e siècle reçu une solide formation artistique, il se consacre alors entièrement à la peinture et à l’éducation de ses enfants. Son fils, Georges-Arthur, le décrit comme le meilleur Allemand qu’on puisse imaginer, confiant dans la grandeur de son pays et convaincu que le nazisme n’est qu’une passade. Mais, avec la loi dite de Nuremberg du 15 septembre 1935, créant une « race juive » et codifiant son appartenance en fonction du nombre d’ascendants de confession juive, Arthur Goldschmidt est déclaré juif. En juillet 1942, il est déporté à Theresienstadt.
Désigné juif par les nazis, Arthur Goldschmidt n’en demeure pas moins protestant. À Theresienstadt, il devient, il devient le pasteur de la communauté évangélique du camp. Dans les courriers qu’il adresse à l’administration juive du ghetto, Arthur Goldschmidt signe en tant que responsable de la communauté protestante, mais aussi « avec les pleins pouvoirs des chrétiens catholiques de Theresienstadt ». On ignore s’il doit à cette stature le fait d’avoir échappé à la déportation. Il décède chez lui à Reinbek le 9 février 1947, sans avoir revu ses fils dont il était séparé depuis 1938.