Lyon, « sœur jumelle » de la capitale
Deux événements vont contribuer à asseoir Lyon comme centre de mode. Pour répondre à un vœu exprimé par les industriels lyonnais et parce qu’il a des accointances avec nombre de soyeux, le couturier Marcel Rochas décide de présenter sa collection à Lyon, en zone non occupée, du 9 au 12 décembre 1940. Ne sont pas présentés des modèles finis mais des « toiles » de robes et quelques chapeaux, « des soies brochées, des taffetas changeants, des rubans anciens nés à Lyon et drapés à Paris », qui séduisent l’assistance. Confronté aux interdits allemands qui empêchent l’exportation des créations françaises, Lucien Lelong organise à Lyon, en mars 1942, une présentation de modèles d’une vingtaine de couturiers, espérant, d’une part, approcher la clientèle des pays neutres (Suisse, Espagne,…) et, d’autre part, entrer en contact avec les couturiers de zone libre. Il doit pour cela accepter de participer à un repas organisé dans le cadre des « déjeuners de la Table ronde », assemblée réunissant industriels français et allemands et destinée à régler à l’amiable les problèmes d’organisation, ce qui lui permet l’obtention de laissez-passer. Cette compromission lui sera reprochée à la Libération.