Un dynamisme préservé
L’activité de la Haute couture reprend très vite après la défaite à l’été 1940, mais les créateurs parisiens sont confrontés aux tentatives allemandes pour déclasser Paris au profit de Berlin. La ferme opposition du président de la Chambre syndicale de la Haute couture, Lucien Lelong, permet à la création française de conserver son autonomie. Les couturiers doivent cependant faire face aux pénuries et négocier âprement l’attribution de contingents de tissus. Ils sont contraints de s’adapter aux nouvelles dispositions les obligeant à réduire le nombre des modèles proposés lors de chaque collection ainsi que les métrages utilisés. Les nouvelles matières (fibranne, rayonne) sont désormais employées, ainsi que celles en vente libre comme la dentelle. Une attention particulière est également portée aux accessoires. La clientèle des grandes maisons de couture bénéficie à partir de juillet 1941 d’une carte spéciale, dite « couture-création » qui, moyennant le paiement d’une taxe et la remise de tickets, lui permet de continuer à s’habiller. Cette mesure concerne environ 20 000 femmes.