Une pénurie organisée
Dès la fin de l’année 1940, les restrictions et les pénuries s’imposent à la population française et plus particulièrement aux citadins. La rupture est brutale avec les habitudes d’avant-guerre et les Français sont rapidement submergés par les soucis quotidiens. Les restrictions concernant le vêtement sont plus mal perçues encore que celles concernant l’alimentation ou les combustibles : elles touchent en effet à l’intime, à la liberté même de se vêtir comme on le souhaite, selon ses moyens, et de marquer ainsi son appartenance sociale. Une succession de dispositions réglemente l’achat des pièces d’habillement. Les bons de chaussures mis en place en janvier 1941 annoncent l’instauration en juillet de la carte de textile, qui rend le renouvellement des garde-robes pratiquement impossible. Les rapports mensuels du préfet de région attestent des difficultés des Lyonnais face au manque de laine, de cuir ou de coton. Ces restrictions sont consécutives à l’intensité des prélèvements allemands qui, en vertu de la convention d’armistice, exigent d’importantes livraisons de matières premières.