Le vêtement, signe et support de propagande
Le retour à l’ordre moral prôné par la Révolution nationale passe notamment par l’injonction faite aux femmes de renoncer au supposé laisser-aller vestimentaire et moral de l’avant-guerre. Il leur est donc recommandé d’adopter une mise conforme à la place qui doit désormais être la leur : celle d’épouse et de mère. Certains créateurs d’accessoires, tel le soyeux lyonnais Colcombet, relaient la propagande du gouvernement de Vichy avec la fabrication de foulards illustrant la devise « travail, famille, patrie » ou à l’effigie du Maréchal. À l’inverse, l’accessoire peut aussi participer à l’expression d’une « résistance ». Les sacs à main à double fond et à double paroi, permettant de dissimuler des tracts ou des armes légères, sont partie intégrante de la panoplie des agents de liaison. De petits bijoux, comme la croix de Lorraine qu’accroche au bracelet de sa montre la jeune Denise Domenach, font courir un risque pour ceux et celles qui les portent. « Le vêtement participe à la dignité des femmes, ce n’est pas que de la coquetterie, c’est une nécessité, pour s’affirmer, affirmer sa liberté. » (Jeannette Ruplinger).