Prouesses domestiques
« Les ressources d’une femme de goût sont infinies », affirme Mode du Jour le 9 octobre 1941, invitant ses lectrices à faire preuve d’ingéniosité et de débrouillardise. La presse féminine regorge de recommandations et d’encouragements adressés aux mères de famille pour habiller et protéger du froid leurs enfants et leur époux, parfois prisonnier. L’éducation féminine de l’époque accordant une très large place à la pratique de la couture et du tricot, enseignée à l’école et même au lycée, certaines réalisent des prouesses, aidées par leur machine à coudre, démontant entièrement des costumes masculins pour en faire des tailleurs, détricotant plusieurs vieux chandails pour en faire un nouveau, récupérant des tissus d’ameublement pour se vêtir. « Mes sœurs étaient bien habillées, seulement nous n’avions plus de rideaux aux fenêtres », ironise le frère de Jeanne Guillin, adolescente à Lyon pendant la guerre.