L’armada alliée traverse la Manche
À compter du 2 juin 1944, sept divisions d’infanterie alliées sont embarquées à bord des navires de transport mouillant dans les ports du sud de l’Angleterre. Pour convoyer ces milliers de soldats vers la Normandie, 6 939 navires de tous types (des simples barges de débarquement aux énormes vaisseaux de guerre) sont mobilisés. D’une ampleur jamais égalée, la gigantesque armada se réunit le 4 juin au large de l’île de Wright dans une zone de ralliement codée pour l’occasion Piccadilly Circus.
Les conditions météorologiques de ces tout premiers jours de juin étant exécrables, l’assaut – initialement prévu le 5 juin – est repoussé de 24 heures. Le mal de mer gagne un grand nombre d’hommes. Vient finalement le signal de départ. Après avoir croisé au large de la pointe de Barfleur, chaque embarcation se dirige en baie de Seine empruntant des chenaux d’approche.
Le 6 juin 1944, vers 2h30 du matin, l’armada mouille au large des côtes normandes. Les indications d’un débarquement imminent s’étaient multipliées le 5 au soir et les écoutes allemandes avaient bien noté la diffusion de la seconde partie du poème de Verlaine, dont elles connaissaient la signification. Pourtant, seule la 15e armée affectée au Pas-de-Calais est placée en état d’alerte maximale. La stupéfaction est donc grande côté allemand. « L’horizon se couvrit de bateau » racontent certains, avant que l’alerte générale ne soit communiquée auprès des batteries d’artillerie côtières.