Un réseau radiophonique sous haute surveillance
À la signature de l’armistice, la ligne de partage du réseau d’émetteurs entre l’occupant allemand et le gouvernement de Vichy correspond au tracé de la ligne de démarcation. Les émetteurs situés en zone occupée passent sous contrôle allemand. Les différentes stations sont regroupées sous la direction de la PropagandaAbteilung et servent de support pour les programmes de Radio-Paris. En zone sud, la situation est plus confuse : la Radiodiffusion nationale, organe du nouveau régime, coexiste avec des postes privés soumis au contrôle de l’État. Les infrastructures sont médiocres, les différentes stations forment un dispositif morcelé et d’inégale puissance, qui ne permet pas de faire entendre la voix des dirigeants sur l’ensemble du territoire. C’est pourquoi la Radiodiffusion nationale s’efforce, en 1940-1941, de synchroniser les émetteurs, d’en augmenter la puissance et d’obtenir de l’occupant des relais en zone nord. Mais, dans le contexte des années 1943-1944, cette volonté devient illusoire. En effet, les autorités militaires allemandes interviennent dans le fonctionnement du réseau, surveillant les émetteurs, menaçant de réquisitionner les postes et réglementant les fréquences et les heures d’émission.