Philippe Rekacewicz, Mourir aux portes de l’Europe
Les versions successives de la carte « Mourir aux portes de l’Europe » dressent depuis 2003 l’implacable constat d’une Europe incapable de prendre la mesure de l’échec de sa politique migratoire. Des échanges et débats avec des institutions ou ONG telles que Migreurop et le Gisti en France, United au Pays-Bas, Fortress Europe en Italie, permettent à son auteur, le géographe et cartographe Philippe Rekacewicz, de l’ajuster au fil des années. Les cercles rouges localisent et dénombrent les morts. Ils surgissent sur les points de crispation qui jalonnent la triple enceinte grâce à laquelle l’Union Européenne espère se protéger : la première enceinte correspond au champ d’action de l’agence de surveillance Frontex, la seconde est celle de l’accord de Schengen, la dernière est une frontière morcelée, constituée de camps aux noms variés (transit, rétention, enfermement) pour des populations maintenues dans l’attente d’une reconduite aux frontières ou d’un accueil accordé après de multiples épreuves.