« Migrant se dit d’une personne »
Les événements de l’année 2015 ont fait ressurgir en Europe, de façon tragique, la figure du réfugié. D’abord désignés comme migrants, ces milliers d’hommes, de femmes, d’enfants fuyant notamment la Syrie, l’Irak et l’Érythrée ont ensuite été qualifiés de réfugiés pour mieux marquer le caractère impératif de leur exode. Or, ceux qui ne peuvent prétendre au titre de réfugié n’en cherchent pas moins aide et protection.
Migrant se dit d’une personne qui « effectue un déplacement d’un pays vers un autre ». La typologie la plus évidente consiste à leur attribuer un motif politique ou économique, puis de les subdiviser en migrants contraints ou volontaires. Derrière la simplicité de cette classification demeure un impondérable : ces catégories ne s’excluent pas les unes les autres. De surcroît, les raisons qui poussent les migrants à quitter leur pays d’origine ne sont pas le seul fait de nécessités impératives. En plus des causes politique et économique premières, figure une dimension culturelle, sociale et affective qui rend chaque parcours de migrant, chaque projet de départ irréductible.