L’échec des politiques sécuritaires
Depuis 1997 et la signature du traité d’Amsterdam, l’Union européenne s’est dotée d’un corpus de textes et d’outils définissant une politique commune d’immigration et d’asile. Celle-ci est tout entière centrée sur le contrôle des frontières. Or cette réponse reste de peu d’effets sur un phénomène dont on sait qu’il n’est pas passager, mais au contraire structurel du monde d’aujourd’hui. Pour un certain nombre de chercheurs, ces politiques sécuritaires sont inefficaces et criminelles : c’est bien parce que les frontières sont fermées que les étrangers non communautaires tentent leur chance et périssent parfois au cours de leur voyage. Des économistes, des politologues, des anthropologues plaident pour une libre circulation des hommes, des informations et des capitaux, pour ce droit à la mobilité dont sont privés les deux tiers de la population de la planète. Leurs théories, tout comme les nombreuses études indiquant que la contribution nette des migrants aux économies des pays d’accueil est positive, ne suffisent cependant pas à convaincre les opinions publiques.