Les lieux de privation de liberté
« Nous avons pour toute nourriture deux soupes très claires et une boule de pain par jour, le jeudi et le dimanche, en remplacement de la soupe du soir, une louche de macaronis et un minuscule morceau de bœuf bouilli ». En ce début d’année 1941, la détresse alimentaire dont font part les détenus lyonnais au préfet du Rhône, président de la commission de surveillance des prisons, peut être étendue à l’ensemble de l’univers carcéral. Bénéficiant en théorie des mêmes rations qu’un homme libre, les conditions d’alimentation des détenus sont très mauvaises, donnant le sentiment à certains d’être condamnés à « une mort lente ». L’impossibilité qui leur est faite de compléter leur ration et la mauvaise qualité de l’alimentation exposent les détenus à toutes les maladies. La situation est similaire dans les camps d’internement, où l’administration ne subvient pas aux besoins des internés. Des familles entières, des enfants et des vieillards subissent ici les conséquences de la sous-alimentation.