La politique antijuive du régime de Vichy entraîne une révolution dans les pratiques de l’administration française.
Chose impensable en République, elle prend désormais en compte la qualité raciale ou religieuse des individus. Le tampon JUIF en lettres rouges d’un centimètre de hauteur qui jouxte, sur sa carte d’identité, le visage de Denise Goldstein témoigne avec brutalité de la réalité d’un antisémitisme typiquement français. Imposée par la loi du 11 décembre 1942, la mention est portée sur tous les documents personnels, d’abord à la main, puis à l’aide d’un tampon et parfois de perforations. Elle s’inscrit dans un processus d’exclusion des Juifs hors de la société, orchestré par les deux lois de l’État français portant statut des Juifs d’octobre 1940 et d’avril 1941. À la demande du maréchal Pétain qui durcit les propositions initiales de la loi, ce statut vise les Juifs étrangers comme français.
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