Fondée par le gouvernement de Vichy, la milice est associée dans la mémoire collective à la terreur et aux exactions, et demeure le symbole d’un État français policier et collaborationniste.
Issue du Service d’ordre légionnaire (SOL), la milice est créée le 30 janvier 1943 et reconnue d’utilité publique. Elle est dirigée par Joseph Darnand, secrétaire général au maintien de l’ordre, sous l’autorité de Pierre Laval, son maître d’œuvre.
La milice est assimilable aux groupes paramilitaires fascistes ou nationaux-socialistes pour son organisation et ses méthodes. À sa création, elle s’affiche comme « l’instrument principal du redressement moral, intellectuel et social du pays ». Dans les faits, elle officie comme une troupe de choc, forte d’un effectif de plus de 30 000 exécutants zélés se réclamant d’une idéologie autoritaire et répressive. La Gestapo sait pouvoir compter sur cette force supplétive, véritable manne pour combattre à ses côtés les « ennemis intérieurs » (résistants, Juifs, communistes, francs-maçons).
À Lyon, la milice installe son siège en plein centre-ville, au 85 rue de la République, dans l’ancien Hall du journal Le Progrès. Divisée en cinq « services », elle enregistre dans le Rhône un millier d’adhérents. Parmi eux, plus de 600 sont affectés à la Franc-Garde, sa branche militaire dont les membres sont reconnaissables à leur uniforme noir et à leur béret marqué du gamma grec.
Joseph Lécussan est, d’avril 1943 à mars 1944, le chef régional du 2e service, documentation/renseignements, chargé de procéder en civil aux arrestations et aux perquisitions. Il s’agit d’un service armé, fonctionnant avec des permanents payés, hors hiérarchie, qui rend compte directement à Vichy. Joseph Lécussan est épaulé dans sa tâche par Paul Touvier, désigné chef local dès l’automne 1943 pour débusquer les « adversaires politiques », à propos desquels il se fait fort de constituer des fiches d’information détaillées. La Milice lyonnaise a aussi son aumônier, l’abbé Stéphane Vautherin.
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