L’histoire du faux Nouvelliste compte parmi les opérations les plus spectaculaires des Groupes francs, groupes armés spécialisés dans l’action immédiate.
À l’origine de la parution du faux Nouvelliste : Henri Jaboulay, Charles Mohler et Lucien Bonnet, trois agents du Service régional maquis. Le 11 novembre 1943, après le défilé des maquisards à Oyonnax (Ain), ils entendent parler sur la BBC d’une distribution de faux exemplaires du journal bruxellois Le Soir.
L’idée leur vient d’employer le même stratagème pour faire connaître les exploits des maquis et accréditer l’idée d’une résistance organisée, tout en ridiculisant le journal collaborationniste lyonnais Le Nouvelliste.
Un faux numéro du journal voit ainsi le jour avec la complicité de plusieurs journalistes et professionnels de l’imprimerie, dont Eugène Pons. En parallèle, les habitudes des employés chargés de la distribution du Nouvelliste sont minutieusement étudiées (itinéraires, horaires, nombre de numéros fournis à chaque kiosque, etc.).
Le matin du 31 décembre 1943, vers 5h, l’opération est lancée : sous prétexte de récupérer des exemplaires soi-disant censurés du Nouvelliste, les résistants leur substituent leur version de la publication. Lorsque le subterfuge est découvert quelques heures plus tard, vers 8 heures du matin, la plupart des exemplaires falsifiés ont déjà été vendus. L’affaire, rondement menée, restera une énigme pour la police et la Gestapo lyonnaises.
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