Peu mis en avant à la Libération, l’engagement des femmes dans la Résistance a cependant été important alors même qu’elles n’étaient pas considérées comme des citoyennes à part entière jusqu’en 1944.
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Portraits croisés de femmes résistantes
Les femmes, compagnon de la Libération
Des missions variées
Du fait des structures sociales de l’époque, les femmes ont dans la clandestinité continué d’assurer les tâches liées au ravitaillement, à l’hébergement, aux soins qu’il s’agisse de venir en aide à des Juifs persécutés, à des aviateurs alliés ou à des résistants traqués. Elles sont également en charge du secrétariat des mouvements et de leurs journaux. Nombre d’entre elles servent comme agents de liaison.
Les femmes sont par ailleurs loin d’être absentes de la direction des grands mouvements de Résistance ou de certains réseaux de renseignement : Lucie Aubrac, Berty Albrecht ont ainsi activement participé à la création des mouvements Libération-Sud et Combat.
Un lourd tribut à la répression
Moins suspectes aux yeux de l’occupant et de la police française, les femmes résistantes paient cependant un lourd tribut à la répression : environ 9000 seront ainsi déportées dans des camps de concentration dont environ la moitié ne reviendra pas. Certaines seront condamnées à mort, telle Olga Bancic, seule femme du groupe arrêtée avec Missak Manouchian. Pour ne pas choquer l’opinion publique française, c’est sur le sol allemand qu’elles sont généralement exécutées.
Une meilleure connaissance de l’histoire des femmes
A partir des années 1970, de nombreux travaux universitaires mettent en évidence l’importance de l’engagement des femmes dans la Résistance. Dans le même temps, l’histoire de la Résistance, jusqu’ alors très militaire, s’élargit à ses dimensions politiques, sociales et anthropologiques.
Une reconnaissance parfois tardive
Les femmes représentent moins de 10% des effectifs des Médaillés de la Résistance et on ne compte que 6 femmes parmi les 1038 Compagnons de la Libération. On peut donc considérer que leur action a été peu valorisée mais il faut également souligner qu’elles ont été nombreuses à ne pas faire valoir leurs droits. Cependant, l’entrée au Panthéon de Germaine Tillion et de Geneviève Anthonioz-De Gaulle en 2015 confirme que l’engagement des femmes est désormais mieux reconnu par la Nation.
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Article du CHRD