Mannequin dans les années vingt, italienne d’origine, Marie Besson est appelée Bohémienne par ses compagnes de détention. Son surnom n’avait jusqu’ici pas permis de l’identifier comme la troisième femme figurant sur ce dessin que Jeannette L’herminier réalise au kommando d’Holleischein.
Trouvant par hasard un petit crayon qu'elle dissimule dans l'ourlet de sa robe, Jeannette L’Herminier croque au fil des jours les silhouettes de ses compagnes. Plusieurs de ses dessins illustrent les temps consacrés à l’écriture de recettes, moment fort de partage entre amies. Le sentiment de faim les poursuivra longtemps, comme l’atteste le courrier que Marie Besson reçoit à son retour de déportation : « Maintenant, ma petite Bohème, parlons un peu de la « boustifaille ». C’est une question dont nous nous sommes trop entretenues pour la laisser de côté ».
Informations techniques
Crayon graphite sur papier
Jeannette L’Herminier (1907-2007)