Au printemps 1939, alors que l’entrée en guerre paraît inévitable, les mairies distribuent des masques à gaz à la population en prévision d’attaques chimiques. Pour préparer à leur utilisation, des exercices d’alerte sont organisés dans le cadre de la Défense passive. Désormais, les Français emportent leur masque partout, que ce soit pour aller à l’école, au bureau, au cinéma, à la messe ou au marché.
Les masques à gaz sont nombreux dans les collections du musée, généralement confiés avec leur étui en tôle lisse ou à stries verticales, accompagnés de leur cartouche filtrante. Ils sont représentatifs des types les plus courants : le TC 38 (pour Type Civil), masque de protection grand public de la Seconde Guerre mondiale, disponible en quatre tailles, mais aussi le C35 en caoutchouc moulé (C comme caoutchouc), le T36 (T comme tissu) et le masque en caoutchouc tchèque FM3, les fabricants français pourtant nombreux ne pouvant satisfaire à l’ensemble des demandes.
Le traumatisme causé par l’utilisation des gaz durant la Première Guerre mondiale est si profondément ancré, qu’une fois la guerre déclarée, une grande majorité de Français va chercher, parfois avec difficulté, à acquérir les masques recommandés par la Défense passive. Certaines catégories de la population accèdent gratuitement à cette protection. Ce fut sans doute le cas pour Mademoiselle Courthial de la Direction de l’Hygiène sociale, rue Rockfeller à Lyon, dont le nom a été reporté sur le masque qui lui était destiné.
La Défense passive :
Dans un contexte international de plus en plus tendu, l’État français rend obligatoire l’organisation de la Défense passive sur l’ensemble du territoire national à compter du 11 juillet 1938.
Avec pour mission principale la protection de la population civile en cas de guerre, la Défense passive diffuse des documents d’information et des consignes de sécurité, notamment par le biais de l’affichage public. Elle gère aussi des actions de prévention telles que l’occultation des vitres des boutiques et des bâtiments publics pour éviter qu’ils soient la cible d’attaques aériennes nocturnes.
Dès octobre 1938, la Défense passive recense à Lyon 8 204 caves pouvant servir d’abri en cas de bombardement. Très vite, des plaques émaillées portant la mention « abri-refuge » apparaissent sur les entrées d’immeubles habilités. Dans certaines rues ou places, des tranchées sont creusées pour servir d’abri aux personnes éloignées de leur domicile.
Informations techniques
Étui : 30 cm de hauteur, 12 cm de diamètre