Présent au verso de la carte postale, le numéro du secteur postal dont dépend l’expéditeur révèle son identité de soldat. Dès l’entrée en guerre, les consignes à observer pour l’échange de courriers sont strictes, pour les mobilisés comme pour leurs familles. Elles interdisent notamment la mention de tout lieu ou adresse, par peur de livrer à l’ennemi des indications sur les positions et mouvements de troupes. Les messages n’en restent pas moins tendres, Jeanne recevant ici, à la date du 4 mars 1940, « les meilleures caresses de celui qui t’aime, ton mari ».
Les relations nouées en 2017 avec un collectionneur privé ont permis l’achat d’un ensemble exceptionnel de près de 2 500 cartes postales. Objet culturel à part entière, jusque-là marginale dans les collections du musée, la carte postale connaît un nouvel âge d’or avec la drôle de guerre. Sentimentale ou humoristique, elle supplante les franchises militaires à l’effigie du Général Gamelin qu’utilisent les soldats pour écrire à leurs proches. Nombreux sont les illustrateurs à trouver dans la mise en place des mesures de défense passive une source d’inspiration inépuisable.
Informations techniques
Carte postale
Agence Gutenberg, Lyon
Anonyme