Les Chantiers de la jeunesse française constituent, pour le régime de Vichy, une véritable entreprise d’encadrement idéologique. Prônant le culte du Maréchal, excluant les jeunes juifs à compter de juillet 1942, ils entendent participer au relèvement moral, mais aussi matériel du pays.
Les Chantiers de la jeunesse française naissent officiellement en 1940, suite à l’armistice qui impose la démobilisation générale et la suppression du service militaire. À travers cette organisation, les autorités militaires françaises cherchent à regrouper et contrôler un double contingent : celui des soldats démobilisés et des jeunes appelés de juin 1940 (soit un peu plus de 90 000 hommes). D’abord envisagés comme une solution temporaire, les Chantiers se transforment bientôt en service civil obligatoire. Chaque citoyen français âgé de 20 ans résidant en zone non occupée a l’obligation d’y effectuer un stage de 8 mois.
Si les Chantiers s’apparentent au service national, ils s’inspirent également du scoutisme dont ils reprennent la vie en plein air et en communauté, l’exercice physique, le travail quotidien et la participation à des tâches d’intérêt général.
Comme chez les Compagnons de France, l’activité des Chantiers de la jeunesse est tournée vers l’aide au monde rural qui, en l’absence de près d’1,6 millions d’hommes prisonniers en Allemagne, manque de main-d’œuvre. Pour Vichy, cette orientation est aussi une façon d’éloigner la jeunesse des perversions de la ville pour la rapprocher de la terre qui « elle, ne ment pas ». De fait, pour beaucoup des 400 000 jeunes qui effectueront ce stage entre 1940 et 1944, la vie aux Chantiers est synonyme de travaux éreintants.
À travers cette affiche montrant un jeune garçon vêtu de l’uniforme des Chantiers sous la protection d’un guerrier gaulois, le régime de Vichy inscrit le mouvement dans l’histoire glorieuse du pays – une façon d’appeler la jeunesse française à se montrer digne de ses ancêtres.
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