Antoine Ortovent, né le 23 décembre 1911 dans le 2e arrondissement de Lyon, est le second fils d’une famille de 9 enfants. Il effectue son service militaire à partir de 1931 sous le matricule 3254 et intègre le 93e régiment d’artillerie de montagne le 15 octobre 1932. Il est nommé maître pointeur le 16 avril 1933 puis se met en disponibilité à partir du 15 octobre 1933. Le 26 août 1939, Antoine Ortovent est mobilisé et affecté au 2e régiment d’artillerie de montagne. Après avoir été décoré de la Croix de Guerre pour son courage et son sens du devoir, il est démobilisé le 15 juillet 1940.
Antoine Ortovent travaille à la SNCF en tant qu’aiguilleur à la gare de Perrache avant de rejoindre la gare des Brotteaux. Une organisation de groupes francs, spécialisée dans les actions directes (sabotages, intimidations, attentats), se met progressivement en place dans les dépôts de la SNCF de Lyon. Nés en zone Nord dès 1942 sur le modèle des corps francs, les groupes spécialisés dans l’ « action immédiate » prennent de l’ampleur et se généralisent avec l’occupation de la zone Sud et la fondation des Mouvements unis de Résistance (MUR). Plusieurs cheminots des dépôts de locomotives de Lyon-la Mouche, de Lyon-Vaise, de Vénissieux, d’Oullins, des gares de Lyon-Perrache et de Saint-Clair rejoignent les groupes francs en vue de favoriser la paralysie du transport ferroviaire au service des troupes d’occupation. C’est probablement à cette période qu’Antoine Ortovent rejoint la Résistance.
Requis pour travailler en Allemagne, Antoine Ortovent se voit délivrer une fausse carte d’identité par le commissaire de police de Vaise en 1943. Il prend le nom d’André Matelin qui s’inspire du nom de jeune fille de sa mère, Marie Mantelin (1886-1962), et utilise la même photographie, prise en 1931, qui figure sur sa vraie carte d’identité. Les actions qu’il mène en tant que résistant sont à ce jour peu connues.
Au sein de la note manuscrite qu’il rédige après-guerre, Antoine Ortovent cite le nom de résistants qu’il rencontre au cours de ses missions : Georges André et N. Maisonneuve qui agissent à Lyon au sein des groupes francs avant d’être assassinés par les Allemands. Il mentionne également le nom de Robert Cazabonne, agent du réseau Buckmaster. Arrêté le 16 août 1943 à Poligny, il est déporté à Buchenwald puis libéré le 1er mai 1945. De mai à août 1943, Antoine Ortovent travaille sous les ordres d’un dénommé Suchard dont la véritable identité reste inconnue. Ce dernier l’envoie rendre visite aux responsables des maquis de Saint-Clément-de-Vers (Rhône), du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) et celui des Faures (Isère) pour obtenir des renseignements.
Le 30 septembre 1947, Antoine Ortovent se marie à Lyon avec Jeanne Odette Marconnet dont il divorce trois ans plus tard. Il aura avec son épouse un enfant qui vit aujourd’hui en Australie et qui n’a plus aucun lien avec la famille du donateur. Antoine Ortovent vit à Irigny jusqu’à son décès à Saint-Genis-Laval le 1er décembre 1997.
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Antoine-Ortovent