Madeleine Riffaud a toujours été écrivain : en témoignent ses nombreux cahiers d’écolière où elle composait déjà des poèmes.
Une conférence dans le cadre de l'exposition Madeleine Riffaud, Résistante
À la Libération de Paris, les compagnons de Résistance de Madeleine s’engagent dans l’armée régulière. Son enrôlement est refusé : elle est une femme, mineure, et surtout atteinte de tuberculose. Désemparée, en état de choc après les tortures qu’elle a subies, c’est une rencontre avec Paul Eluard qui la sauve du suicide : impressionné par son talent, il la pousse à publier un premier recueil de poèmes et l’incite à devenir journaliste.
Elle apprend le métier auprès d’Andrée Viollis. Ses premiers reportages l’emmènent couvrir les grèves du bassin minier, les conditions de vie dans le bidonville de Nanterre, la conclusion des Accords de Genève… Et puis, deux voyages prémonitoires scellent son destin : un premier séjour d’étude en Algérie en 1952, puis un autre en Indochine en 1955.
Madeleine s’illustre en tant que grand reporter lors de la guerre d’Algérie, utilisant souvent la poésie pour contourner la censure, puis couvre la guerre du Vietnam, la vie du Viêt-Cong sous les bombes américaines.
Elle mélange les genres, publie sous forme de nouvelles des témoignages ou récits de vie, se plaçant toujours aux côtés des opprimés.
Pour son best-seller, Les Linges de la Nuit, dans lequel elle décrit les dangers qui menacent l’hôpital public, elle convoque les souvenirs de toute une vie et fait la synthèse de tous ses combats et de ses styles littéraires.
Par Jean-David Morvan, scénariste de la BD Madeleine, résistante et Eloïse de la Maison, commissaire de l’exposition Madeleine Riffaud, Résistante
