Conférence
Par Emmanuelle Polack, historienne de l’art, spécialiste du marché de l’art français sous l’Occupation.
Sous l’occupation allemande, le marché de l’art est extrêmement florissant, mobilisant de très nombreux acteurs, tant allemands que français – victimes, criminels et intermédiaires. Cette euphorie est le reflet d’un afflux de marchandises issues de confiscations et de spoliations de personnes considérées comme juives par les ordonnances allemandes, les lois de Vichy et plus particulièrement le Commissariat général aux questions juives. L’exclusion – voire, dans de nombreux cas, la suppression – d’une partie des acteurs traditionnels de ce marché explique également que de nouveaux acteurs viennent bouleverser les circuits traditionnels des échanges artistiques. S’appuyant sur des travaux de recherche récents, cette conférence propose une analyse des paradigmes d’un marché de l’art en période de guerre sous contrôle d’un État collaborationniste.